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Lu pour vous
Le jugement est tombé sur celle que l’on surnomme « l’escroc en jupe ». Hier, à la 13e chambre correctionnelle du palais de Justice de Paris, Jocelyne D..., 54 ans, ancienne banquière, a été
condamnée à dix mois de prison avec sursis et trois ans de mise à l’épreuve. La femme qui a dépouillé deux personnes âgées pendant plusieurs années, entre Paris et Viry-Châtillon, avait déjà été
jugée le 24 septembre 2008.
Et reconnue coupable « d'abus de faiblesse frauduleuse sur personnes vulnérables ». Le juge avait mis la
condamnation en suspens un an et lui avait donné un an pour rembourser les enfants des victimes, privés d’héritage.
« Je rembourserai tout »
Cette histoire remonte au Paris populaire autour des usines Citroën, dans le XVe arrondissement. Jocelyne D... connaît ses deux victimes depuis l’enfance et habite le même petit immeuble. Elle va
s’immiscer dans leur vie. Et ne plus les lâcher lorsque, des années plus tard, les deux retraités vont se retrouver isolés, malades et privés de leur famille. Elle va détourner les assurances
vie, vider des comptes bancaires, le tout pour la coquette somme de 197 000 € « la partie immergée de l’iceberg », dira un enquêteur de la brigade financière. Cette mère de famille, accro aux
jeux Internet, casino en ligne, mènera alors la grande vie, faisant profiter sa famille, circulant dans un 4 x 4 flambant neuf ce dernier saisi depuis et vendu aux enchères 18 000 €.
Hier, à l’audience, cette femme venue de Vert-le-Grand, lunettes et chignon, souffrant de dépression, soutenue par ses deux filles, devait répondre aux juges. A la fatidique question : « Combien
avez-vous dédommagé les parties civiles ? », Me Ludovic Bourdier, l’avocat des parties civiles, a lancé, cinglant. « Rien. » Jocelyne Delniau se défend : « J’ai mis en vente ma maison de
Vert-le-Grand » et « Je rembourserai tout »… mais l’indélicate, qui vit par ailleurs avec 2 400 € mensuels, est poursuivie par le fisc, qui se servira en premier…
En début d’après-midi, après s’être retirés, les juges ont tranché, suivant les réquisitions du procureur. Il reste désormais trois ans à « l’escroc en jupe » pour rembourser Françoise Deshayes
et Gérard Geoffroy dont les économies de toute une vie de leurs parents sont parties dans la fumée des jeux.
Céline Carez , le Parisien du 16 septembre 2009