ENCORE UNE NOUVELLE DECHARGE A VERT-LE-GRAND

Publié par le bureau AGIR ensemble pour Vert-le-Grand sur 12 Avril 2010, 17:13pm

Catégories : #AGIR EN 2010

Encore une décharge à Vert-le-Grand

L’Ecosite, qui traite les déchets de 117 communes, va se doter d’une décharge supplémentaire. Les habitants, qui l’ont appris samedi lors d’une journée portes ouvertes, sont inquiets.

Opération séduction à l’Ecosite de Vert-le-Grand. Samedi, la Semardel, le syndicat d’économie mixte qui gère ce vaste complexe de traitement des ordures, a invité les habitants du village. Au programme, une visite des installations qui gèrent et valorisent les déchets de 117 communes du département — soit 600000 habitants —, un barbecue pour les familles, un spectacle pour les enfants… et, au passage, une annonce fracassante : la création d’une nouvelle décharge.

« C’est fini, l’impérialisme, assure Marc Rajade, le patron de la Semardel. Nous voulons communiquer en toute transparence sur les projets de l’Ecosite. »
Cette nouvelle décharge, prévue à 1 km du village, dans un espace boisé de 6 ha, devrait récupérer, avant 2014, 80000 t de déchets par an. Actuellement, 220000 t sont enfouies chaque année dans un centre de stockage des déchets ultimes, qui sera bientôt à saturation. La future installation devrait créer une centaine d’emplois. Le complexe fait déjà vivre 400 familles.
Un projet que certains riverains ont accueilli fraîchement, samedi matin. « On redoute de voir grignoter nos espaces », a lancé une habitante. D’autres craignent un ballet supplémentaire de camions, de poussière, d’odeurs, de nuisances, de risques sanitaires…

S’il félicite la franchise de la Semardel, Stéphane Huet, le président de l’association Agir (Actions grandvertoises initiatives et renouveau), se désole : « On est en train de récupérer ce que Saint-Escobille a refusé. C’est monstrueux. Et le plus triste, c’est que les gens, ici, vivent ça comme une fatalité. »
A Saint-Escobille, un petit village du sud du département, les habitants et les élus se sont vigoureusement opposés à un projet de décharge de 150000 t par an, porté par Sita-Suez. Le commissaire-enquêteur a fini par leur donner raison, il y a quelques mois, en émettant deux avis défavorables. Il a mis en lumière des risques de contamination de la nappe phréatique et de détérioration de la santé publique. Une victoire pour les riverains, même si le projet n’est pas abandonné.
A Vert-le-Grand, le maire, Jean-Claude Quintard, tente de rassurer : « Les ordures ménagères, ça fait couler beaucoup d’encre. Mais le positif, c’est que la Semardel amène des ressources au village. Les habitants payent moins d’impôts. » Stéphane Huet rétorque : « Ne serait-il pas préférable de payer 100 € de plus par an et de ne pas voir notre village transformé en poubelle géante ? »
Quant aux communes voisines, certaines voient la nouvelle décharge d’un mauvais œil. C’est le cas de Robert Coquidé, le maire d’Echarcon, dont les maisons jouxtent l’usine d’incinération de Vert-le-Grand. « Chez moi, de ma fenêtre, je vois l’équivalent de deux immeubles haussmaniens de déchets, soit 40 m! Je n’appelle pas ça de l’enfouissement, mais de l’entassement! » Et l’édile du petit village, un brin gouailleur, de glisser qu’à Echarcon : « Ils s’en prennent plein les naseaux pour pas un rond! »