GINETTE LEDOUR
1933- 2010
Cimetière de Vert-le-Grand
le mardi 15 juin 2010
Ma chère Ginette,
On n’imagine jamais la mort, on n’imagine jamais de perdre une amie.
Il y a 6 mois nous étions unis pour fêter dans la joie les 80 ans de Maurice, tu étais si belle et heureuse de cette surprise.
En février, nous partagions la galette avec bonheur (dans la salle de l’auberge qui, nous l’espérons, portera ton nom).
Début mars, tu invitais « tes copains » à ta table. Que de bons souvenirs…
Jamais, nous n’aurions imaginé ton départ aussi rapide, rattrapée par la maladie.
Tu avais encore des projets à nous faire partager : un voyage avec Maurice en Egypte, une sortie de groupe en septembre comme tu savais si bien les organiser.
Mais la mort t’a rattrapée dans la nuit du 9 juin 2010. Pour nous, le matin du 10 juin, au moment où la nouvelle s'est répandue, il s'est passé quelque chose d’étrange et d’indéfinissable entre tristesse et amertume.
Il y a eu un grand vide et le refus d’y croire : ce fut comme si chaque Grandvertois découvrait brutalement à quel point ta présence lui était devenue familière.
Figure-toi Ginette, nous nous étions habitués à ta voix, à tes éclats de rire, à tes colères, à ton regard, à ton sourire…
Tu avais fini par faire partie de notre vie, une vie de combat, une vie militante.
Nous garderons de toi, Ginette, l’image d’une femme affectueuse qui s’impliquait dans tout ce qui était lié à notre village. Tu as dédié une grande partie de ta vie à l'action et au service de tes concitoyens et tu avais notre reconnaissance.
Nous garderons énormément d’admiration pour ton travail et du respect à ton encontre. Ta disparition nous affecte tous profondément.
Tu auras consacré toute ton énergie à dynamiser le foyer rural durant des années dont tu as été la Présidente, jusqu’en 2008…
2008, année de l’outrage jamais pardonné où, violemment, un homme inconnu dans notre village s’est permis d’odieuses accusations conforté par des soutiens peu honnêtes…
Voilà pourquoi, toi qui aimais tant la vie, tu étais devenue parfois triste !
Qui ne connaîtra jamais toutes les peines secrètes que tu portais en toi et qui de temps en temps assombrissaient ton visage ?
Meurtrie, blessée, tu l'as souvent été. Tu t'en es consolée en te mettant au service des autres, en prenant fait et cause pour les plus modestes.
Là, ton honneur a été atteint et tu as fait le choix de te retirer de la vie publique, toi qui avais tout donné dans un désintéressement total.
Tu auras attendu en vain des excuses des responsables qui se reconnaîtront…
Alors aujourd'hui, dans ce cimetière, là où tu as choisi de reposer, je veux te rendre l'hommage solennel de tes amis que tu as servis avec tant de noblesse et tant de dévouement.
Ma chère Ginette, nous reviendrons à chaque passage honorer ta mémoire.
À Maurice, à Laurent, à tes petits enfants qui te pleurent, je veux dire la peine et la tristesse de tous ceux qui t'ont aimée.
Leur douleur est la nôtre.
Qu'il me soit permis de leur dire notre amitié. Tu vas nous manquer. Tu manqueras à chacun d'entre nous…
Stéphane HUET juin 2010