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VERT-LE-GRAND La cohabitation dans la douleur
SUR UNE FEUILLE blanche
A 4, il a noté les cinq ou six points dont il se dit le plus fier : plus aucune dette d'ici à 2008, un petit commerce dynamique, la construction de 65 HLM, de l'emploi grâce à
l'implantation du siège d'Intermarché...
Durant dix minutes, Jean-Claude Quintard (UMP) fait l'article de Vert-le-Grand,
la commune de 2 200 habitants dont il préside les destinées depuis 1989. Puis soudain, son visage se ferme.
« C'est un village où il
fait bon vivre... mais pourri par la démagogie », balance-t-il un rien sentencieux.
Le 4 février, après deux ans de blocage au conseil municipal, l'élu « prend une claque ». Ce jour-là, d'anciens soutiens alliés à des élus divers gauche réalisent le grand chelem
lors d'élections partielles et deviennent majoritaires. Accusé de gouverner seul ou presque
d'une main de fer, affaibli par quelques grosses polémiques (ordures ménagères, antennes-relais, projet de vidéosurveillance...), « la population a fait payer au maire vingt ans
de petites rancoeurs, agrémentées d'une dernière pincée d'un vrai dossier : l'urbanisation du village », estime Denis Mazodier, l'ancien « ami politique » devenu
chef de file de l'opposition. Les nouveaux hommes forts de Vert accusaient le maire de planifier des « décisions irréversibles » avec des projets de « zone industrielle de 20 ha
» à la place de champs ou de nouveaux lotissements ailleurs dans la ville.« On va faire dix nouveaux logements par an pendant dix ans, si c'est ça le bétonnage...» Le
maire analyse sa défaite autrement. Il nie tout problème sur le fond, estimant n'avoir péché que sur la forme. « J'ai mené une campagne de banquier », sa profession
durant quarante-deux ans... Camemberts, graphiques austères: Jean-Claude Quintard a montré après coup
ses tracts à un conseiller en communication : « Il m'a ri au nez. Etre dans le paraître, je ne sais pas faire. Il va falloir que j'apprenne à battre le pavé si la gestion, ça ne
suffit pas... » « Meurtri » par la défaite, le maire ressemble à un vieil ours blessé. « Il est rusé, il a toujours su faire le cocker battu
», tacle-t-on dans le camp adverse.
Un vieil ours blessé
Et maintenant ? « On rentre en période de cohabitation », analyse le maire. Minoritaire, il aimerait garder quelques pouvoirs, rester vice-président de l'intercommunalité
par exemple. Pour cela, il est prêt à négocier et à « lâcher » quelques postes d'adjoints. Mais « pas à ceux qui m'ont trahi. » Un deal pas au goût de la
nouvelle majorité. « Il refuse le verdict des urnes », cosignent dans un tract les élus du groupe Agir. La semaine dernière, ils ont envoyé un courrier intimant l'ordre à
Jean-Claude Quintard de réunir le conseil avec leurs points à l'ordre du jour. Au menu : changement des adjoints et des représentants à l'interco ainsi que retraits des
délibérations « brûlantes » au niveau local, comme celle de la future station d'épuration. Objectifs : « Ouvrir tous les placards de la mairie » et, durant un
an, transformer le maire en « roi nu ». « Pas pour le pouvoir, mais pour appliquer notre programme.»
Lu pour vous dans Le Parisien publié le 20.02.2007