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DANS LE JOURNAL DU PARISIEN D'AUJOURD'HUI, LE MAIRE DE VERT-LE-GRAND PARLE T'IL AU NOM DES GRANDVERTOIS ?
Un bob sur la tête, des jumelles dans une main, un appareil photo dans l’autre et
sous ses pieds… des milliers de tonnes de déchets. Ce nouveau type de touriste pourrait bientôt arpenter Vert-le-Grand. Implantée dans la commune depuis les années 1980, la Semardel collecte,
traite et valorise les ordures ménagères.
Dans son centre de stockage, près de 220000 t de déchets ultimes sont également enfouies chaque année.
Cité en exemple pour les uns, accusé d’être la poubelle de l’Ile-de-France pour les autres, l’écosite veut prendre aujourd’hui un virage à 180 degrés. Celui de la biodiversité. Dimanche*, la société présentera aux habitants de Vert-le-Grand et d’Echarcon son schéma d’aménagement durable.
Une vue sur la tour Eiffel. Les buttes de Montaubert et de Braseux ont longtemps été exploitées en carrière avant d’être remblayées par des déchets ultimes. Le groupe s’est engagé à leur redonner leur aspect d’origine une fois arrivées à saturation. Sur les sols degazés, des espèces végétales pousseront et des moutons brouteront l’herbe. Des chemins de promenade devraient être balisés. La butte de Montaubert, déjà en cours de reconversion, doit être accessible d’ici à 2019. A son pied, une maison de l’environnement. Son sommet offre une vue panoramique sur la région et… la tour Eiffel. Le maire UMP, Jean-Claude Quintard, reste sceptique. « Les arbres ont du mal à pousser. Mais c’est un projet intéressant. Quand on est là-haut, on ne pense plus aux déchets, mais aux oiseaux. »
Le retour des vélos. « Quand j’étais gosse, j’allais faire du vélo ici, se souvient Stéphane Huet, président d’Agir, groupe d’opposition municipale de Vert-le-Grand. Aujourd’hui, on y a plus accès à cause des camions. » L’écosite redeviendra-t-il un lieu de détente? Oui, selon la Semardel. Les routes devraient être reboisées et longées par des pistes cyclables. Des haies seront replantées. « Les voies de circulation deviendront des rues-paysages. » Les espaces humides, mares et rus, seront développés et de nouvelles techniques écologiques de gestion et traitement des eaux utilisées. Objectif : créer un réservoir de biodiversité.
Des abeilles traquent la pollution. Il y avait déjà les choux pour prévenir de toute trace de pollution. Il y a désormais les abeilles. Depuis 2009, des ruches ont été installées sur les pans de la butte de Braseux. 60 kg de miel ont ainsi été récoltés l’année dernière. Avant d’être consommée par les employés, la production passe entre les mains de scientifiques chargés de détecter la présence éventuelle de dioxines, pesticides, hydrocarbures ou métaux lourds, etc. « Les dix colonies permettent ainsi de mesurer l’impact environnemental de notre activité », précise Sandrine Chaboud-Crousaz, ingénieur d’exploitation et apicultrice bénévole.
Tous à l’électrique. Certes, les camions continueront à circuler chaque jour sur les routes de l’écosite, mais le personnel sera amené à rouler en voiture électrique. Un véhicule de ce genre est déjà mis à sa disposition. D’autres pourraient suivre, notamment dans le cadre de futures visites programmées pour le public.
« Une opération séduction pour mieux faire passer la pilule »
STÉPHANE HUET président d’un groupe d’opposition municipale à Vert-le-Grand
«Ce schéma d’aménagement durable est une opération
séduction, attaque Stéphane Huet, président d’Agir, groupe d’opposition municipale de Vert-le-Grand. On nous met un maximum d’emballage pour mieux faire passer la pilule d’une nouvelle décharge.
» Car, fin 2014, l’actuel centre de stockage des déchets ultimes arrivera à saturation.
« L’Essonne se trouvera alors face à un mur », assure Patrice Brun, directeur commercial à la Semardel. Seule solution : trouver un nouveau site. « Vert-le-Grand, c’est l’implantation optimale pour des raisons de proximité avec le gisement de déchets qui se situe à 60% dans le nord du département. Les centres de stockage sont depuis longtemps présents ici. Les habitants sont habitués à vivre avec », continue Patrice Brun.
En phase d’analyse et d’étude, le projet envisage de traiter 320000 t au minimum par an au lieu de 220000 actuellement. Il faut donc de la place. Le groupe lorgne l’ancienne carrière du Mont-Mâle où est installée une autre société. Ce qui implique un déménagement de cette dernière. Des négociations sont en cours. Contactée, l’entreprise n’a pas souhaité s’exprimer.
Par ailleurs, la ville doit également modifier son plan local d’urbanisme. « En tant qu’élu responsable, je ne m’y oppose pas, stipule le maire UMP, Jean-Claude Quintard, car la Semardel a besoin de ce centre. Sauf qu’elle veut aussi récupérer une partie boisée et ça, je suis contre. »
Le groupe Agir a lancé une pétition : 270 personnes l’ont signée. « Je comprends la problématique économique de l’écosite. Mais nous pensons que 70000 t par an suffisent. Et nous aimerions en compensation que la Semardel et le conseil général se portent acquéreur d’un parc à vendre sur la commune et en fasse un espace public. »
La demande d’extension devrait être déposée sur le bureau du préfet dans les mois à venir. « Si le projet présenté est conforme à la réglementation […], il pourra être autorisé par arrêté préfectoral », avance-t-on à la préfecture.
Et vous Grandvertois, que pensez-vous ?